Messages : 147 Points de Nation : 3939 Date d'inscription : 23/07/2014
Sujet: Les souliers de Lady Faye [Solo] Jeu 14 Aoû - 14:21
Les souliers de Lady Faye
♕ Faye Quinn ♕
C'était une nuit inquiétante. Enfoncée au fond de ses couvertures, Faye n'osait regarder les ombres de la chambre, de peur d'y trouver un monstre malveillant. Ne pouvant trouver le sommeil, elle écoutait depuis son lit la pluie marteler les volets. Dehors, une tempête faisait rage. Le tonnerre grondait et, par moments, des éclairs illuminaient un bref instant l'appartement de la souveraine des hybrides. Faye était morte de peur. Elle n'avait jamais aimé les choses bruyantes et elle avait une peur bleue de l'orage. Tremblant comme une feuille, elle attendit que le vacarme cesse. Mais la tempête semblait être partie pour durer et la pauvre petite savait qu'elle allait passer une horrible nuit blanche... Elle aurait bien aimé se réfugier dans le lit de Yuki mais elle avait trop peur de quitter ses couvertures et de traverser le couloir. Non, au fond, elle était bien plus en sécurité dans son nid douillet...
Au bout d'un moment - quelques minutes, des heures ? -, elle se mit à pleurer. Les larmes coulaient lentement sur ses joues rebondies et elle n'émettait pas un bruit, pas même un sanglot. De toute façon, le vacarme de la tempête noyait tous les autres sons... Faye, n'y tenant plus, alla même jusqu'à cacher sa tête sous la couette. Elle resta prostrée ainsi un long moment, roulée en boule à l'abri des regards et des créatures de la nuit.
Soufflent les vents, tonne l'orage Pleurent les enfants dans leur lit sans bouger Nul ne sait jamais les consoler Sans raconter l'histoire de Lady Faye
Contre toute attente, une voix réussit à percer la tempête. Une voix grave, masculine, mais pas effrayante. Au contraire, elle semblait protectrice, bienveillante... Faye l'écouta chanter, l'esprit fatigué par ses pleurs. Elle ne chercha pas à comprendre. A ce moment-là, cette voix lui paraissait parfaitement logique et à sa place. Peut-être était-ce à cause de son esprit d'enfant, ou peut-être croyait-elle déjà rêver...
Soufflent les vents, tonne l'orage Jusqu'à l'horizon les badauds envoûtés Nul ne sait les ignorer chanter Les vertus magiques des souliers de Lady Faye
Doucement et avec crainte, Faye baissa la couverture, juste assez pour jeter un coup d’œil dans la chambre. Là, elle les vit. Les pupilles. Les pupilles fendues et dorées qui l'observaient sans ciller de l'autre bout de la pièce. Pourtant, la petite fille n'eut pas peur. Elle avait reconnu le chat noir. Elle l'avait trouvé dans la ville, blessé et affaibli, et avait supplié Yuki de le garder jusqu'à ce qu'il aille mieux. Bien sûr, l'hérissonne avait accepté - à condition que Faye soit la seule à s'occuper de la bête. Désormais, le félin allait mieux et était prêt à repartir - d'ailleurs, Faye comptait lui rendre sa liberté dès le lendemain. Elle observa le chat, et le chat l'observa. Puis, elle vit sa gueule s'entrouvrir légèrement et lâcher un miaulement sourd :
Soufflent les vents, tonne l'orage Lorsqu'on l'aperçoit on ne peut l'oublier Mais nul ne sait jamais la rattraper En suivant les traces des souliers de Lady Faye
L'enfant commença à se calmer. Les larmes cessèrent peu à peu de couler tandis qu'elle écoutait la chanson avec attention. Le chat chantait pour elle, la consolant à sa manière. Et pourtant, sa voix était espiègle et taquine, comme s'il s'apprêtait à jouer un mauvais tour. Cela non plus n'étonna pas la petite : les félins n'étaient pas fiables et elle savait qu'elle ne pouvait pas faire confiance à tous les animaux... et surtout pas à eux.
Soufflent les vents, tonne l'orage En haut de la colline elle a sa maisonnée Nul ne sait espérer l'approcher Sans porter les souliers de Lady Faye
Un éclair scinda alors le ciel en deux et l'hybride put voir la bête dans toute sa splendeur. L'animal au pelage noir quitta sa position immobile et s'avança lentement vers le lit de la petite. Ses coussinets ne faisaient aucun bruit sur le plancher de la pièce. Ses yeux dorés ne quittaient pas un instant ceux, rosés, de Faye. Il se tint près du lit, là où elle pouvait distinguer le mieux sa silhouette contre les ombres de la chambre.
Soufflent les vents, tonne l'orage Elle prend de sa main la vie des étrangers Nul ne sait fouler la route aux souliers Sans trouver la mort aux portes de Lady Faye
La chanson sonnait à présent macabre mais Faye ne s'en inquiéta pas. Les choses sombres, c'était tout ce que connaissaient les chats. Aucune gentillesse, pas une once de bonté ne brillait dans ses yeux d'or. L'animal était mauvais mais, n'étant qu'un animal sans conscience, il avait eu le droit d'entrer à Hybrid Town. L'enfant se demanda comment il était mort. L'avait-on noyé chaton ? Une voiture l'avait-elle renversé ?
Soufflent les vents, tonne l'orage Celle qui tient le fort reste une fille à marier Elle attend le jour où l'un d'eux va passer La porte de la demeure de Lady Faye
D'un bond, le chat grimpa sur le lit. Faye resserra les couvertures autour d'elle tandis que la bête allait s'asseoir sur le bord du matelas. La petite fille l'observait toujours avec autant d'insistance mais le chat noir ne la regardait plus. Fermant les yeux, il continua son étrange berceuse :
Soufflent les vents, tonne l'orage L'un d'eux s'est épris de la belle aux souliers Il traverse les champs de fêlons statufiés Sans quitter des yeux le château de Lady Faye
L'animal rouvrit les yeux et tourna doucement la tête vers la jeune hybride. Celle-ci n'avait pas bougé d'un poil depuis le début de la chanson. Elle n'avait pas peur et ne paraissait pas non plus très surprise. Mais, au moins, elle était redevenue calme. La tempête continuait pourtant de ravager la ville et l'orage n'avait pas cessé. Le tonnerre résonnait dans les rues d'Hybrid Town tandis que les éclairs s'abattaient ici et là.
Soufflent les vents, tonne l'orage Il n'a que faire des légendes oubliées En poussant la porte il espère trouver Ces yeux qui le hantent, ce sont ceux de Lady Faye
Le chat plongea ses yeux dans ceux de la fillette. Ils se fixèrent tout deux. Bien sûr, Faye fut la première à ciller. Il esquissa alors un sourire amusé, et peut-être même narquois. Changeant encore de position, il se leva et quitta le bord du matelas pour se rapprocher de l'enfant. Il se coucha juste à côté de son visage et continua à chanter en miaulant doucement.
Soufflent les vents, tonne l'orage En voyant sa promise il s'est agenouillé Puis demandant sa main déposa un baiser Sur les souliers enchantés de Lady Faye
Un sourire illumina le visage de l'hybride qui, quelques minutes plus tôt, pleurait encore. Mais le poids de la peur avait quitté son cœur : un chat l'avait saisi de ses petites canines et l'avait réduit en pièces. Faye était satisfaite : c'était là une belle histoire que lui contait l'animal. Elle n'aurait pas aimé que tout le monde meure à la fin ou quelque chose du genre... Car la fin approchait à coup sûr. Le chat approcha son museau du visage de la fillette et lui murmura doucement :
Depuis ce temps tous les enfants sages Ont écouté mille fois cette chanson du passé Par delà le fort ils se sont épousés Laissant derrière eux les souliers de Lady Faye...
Les paupières de la petite Faye se fermèrent doucement alors qu'enfin, le sommeil l'accueillait. Elle s'endormit paisiblement, ne se posant pas de questions sur le chat et sa chanson. L'animal, lui, quitta le lit pour aller se placer sur l'appui de fenêtre. Ses yeux dorés fixaient toujours Faye. Cette nuit, il protégerait son esprit et ses rêves. Et pourtant, l'animal était mauvais. Il n'aimait pas faire le bien et rester auprès des hybrides. Mais cette fillette avait acquis son respect. En effet, elle seule avait réussi à le comprendre...
L'âme de Faye s'était assez élevée pour s'être vu offert un nouveau pouvoir. Les animaux pouvaient la comprendre et elle pouvait les comprendre. Quel merveilleux don que le parlé animal...
HRP:
Petit Rp solo rapide pour intégrer le nouveau pouvoir de Faye. A partir de là, elle l'utilisera :3